Présentation de l’éditeur :
À l’aube de la quarantaine, Corinne Zed – écrivain à succès et spécialiste de Stendhal – voit sa vie lui échapper : son mari l’a quittée, elle n’a plus d’argent, plus d’inspiration et doit rendre les clés de sa luxueuse villa pour un studio dans un quartier populaire. Mais quand elle tombe sous le charme de Marco Di Giacopo, une figure de l’extrême gauche italienne, ancien poseur de bombes, partisan de la lutte des classes, Corinne décide de mordre la vie à pleines dents et de, surtout, réveiller sa conscience gauchiste pour séduire le révolutionnaire.
Avis :
Voici un livre qui est bien difficile à classer. On pourrait dire que c’est un roman mais aussi un essai. La quatrième de couverture m’a beaucoup séduite. Une bourgeoise qui par amour pour un militant d’extrême gauche va décider de « réveiller sa conscience sociale » et de passer à gauche, il faut avouer que ça a de quoi intriguer.
Cette quête nous emmène dans un voyage dans différentes villes du monde. Autant de ville et autant de point de vue différent sur ce que c’est que d’être de gauche. Le récit s’enrichit de ces différents personnages qui viennent de différents milieux. Le personnage de Corinne est ainsi amené à se poser différentes questions mais aussi à revoir ses connaissances sur la construction de la gauche. Elle va même jusqu’à suivre une sorte de stage organisé pour une organisation de gauche.
« C’est possible d’être de gauche quand on a deux mains gauches, je le prouverai. Je toiserais les CRS. J’irais là où le peuple s’énerve, complote et se soulève. Poing levé et nichons en bataille, je serais belle sur une barricade, re-belle sur un tracteur anti-Vinci. Je briserais les chaînes, ferai table rase du passé et monterai à l’assaut des privilèges. A moi toute seule, je serais la populace qui renverse les grilles des palais (pas pour y entrer, mais pour en sortir). »
Ce livre est parsemé de petites phrases « punchlines » qui donnent du rythme. Je n’ai pas arrêté d’en relever ce qui m’arrive très rarement. La qualité d’écriture s’en ressent et c’est une très bonne chose. J’ai savouré cette lecture. L’humour de l’auteure est justement dosé pour ne pas nous faire perdre de vu le but de sa quête.
J’ai appris aussi beaucoup de chose avec ce livre sur l’histoire de la gauche. Même en tant qu’ex membre du PS il y a des choses que je ne connaissais pas. Ce qui m’a le plus marqué c’est l’existence d’un Lénin Café à une heure de chez moi ! C’est un lieu unique au monde qui a un musée consacré à Lénin avec des objets rares. Un jour j’irais y faire un tour. 😉
Côté personnage, celui de Corinne est assez fascinant. Au début j’ai pensé qu’il pouvait s’agir de l’auteure elle-même car Corinne est aussi auteure. J’ai beaucoup aimé son style et sa façon de parler. Elle n’a pas de filtre et elle n’a pas peur même si par amour elle est prête à tout ou presque.
Et puis il y a ce beau militant d’extrême gauche ! Je l’ai trouvé un peu cliché mais en même temps je pense que c’est assumé par l’auteure. On le voit peu au final et ce n’est pas grave.
C’est une lecture qui m’a beaucoup plu. Cette satire est très bien écrite quoi que peut être un peu courte mais ce n’est pas un détail très important. L’auteure a très bien dépeint le monde la bourgeoisie. Elle aborde des thématiques d’actualité comme celle de l’engagement. Cela m’a un peu fait penser au livre d’Arnaud Dudek. Il n’y a pas de message dans ce livre mais plutôt une réflexion et une vision d’un monde.
Si tu veux trouver ou retrouver ton âme de gaucho et bien tu devrais bien t’amuser avec ce livre ! 😉
Editions : Anne Carrière – Date de parution : 30 Aout 2019 – 187 pages
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